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Référent technique : un métier en évolution ou en surchauffe?

Photo du rédacteur: Bénédicte TricotBénédicte Tricot

Référent technique

Le référent technique en crèche, ce poste est souvent mal compris. Il est pourtant l’un des plus essentiels à la bonne marche d’une structure d'accueil du jeune enfant. Il est celui qui gère le projet éducatif, qui accompagne les enfants dans leur développement, qui supervise les équipes et qui veille à la conformité avec les réglementations, souvent complexes. Bref un métier multitâche et passionnant !! Pourtant, derrière cette fonction se cache une réalité , faite de surcharge de travail et d’une formation largement insuffisante pour faire face aux multiples responsabilités qui lui incombent.


Une charge de travail XXL !!

Le référent technique en crèche est censé être celui qui supervise, accompagne, structure et coordonne. Sur le papier, il doit mettre en œuvre le projet éducatif, garantir un accueil de qualité pour chaque enfant, tout en veillant à la bonne application des normes sanitaires, sécuritaires et pédagogiques, la gestion des plannings, la supervision des équipes, l’adaptation des activités en fonction des besoins des enfants, les discussions avec les parents, …. Bien sûr, la journée ne faisant que 24h ( le cerveau ne s'arrête pas forcément en fin de journée ...), les tâches s’accumulent à une vitesse vertigineuse .


Ajoutez à cela le besoin constant de jongler avec des imprévus : un éducateur malade, un parent qui débarque sans prévenir, des inspections surprise… et vous obtenez un cocktail explosif de stress et d’urgence.


Le problème, c’est que malgré la charge énorme qui repose sur leurs épaules, ils ne bénéficient pas d’un accompagnement adéquat ni de moyens suffisants. La surcharge de travail est une réalité quotidienne qu’ils doivent affronter seuls.


Des compétences acquises sur le tas

Ironiquement, malgré la diversité et la complexité des missions du référent technique, la majorité d’entre eux n’ont pas reçu de formation spécifique pour ce rôle. Si certains sont diplômés en petite enfance, rien ne les prépare réellement à ce poste hybride, qui implique à la fois des compétences pédagogiques, managériales, administratives et relationnelles.


La plupart des référents techniques se forment eux-mêmes "sur le tas" au fur et à mesure de leur expérience dans le métier. Au départ, il y a souvent une courbe d’apprentissage assez raide, faite de tâtonnements et de remises en question. Ils apprennent en pratiquant, en échangeant avec leurs collègues d'autres structures, en testant de nouvelles méthodes, Au lieu de recevoir une formation solide et complète, les référents techniques s’adaptent au fil du temps, souvent à travers des formations ponctuelles ou des sessions de mise à jour, qui ne couvrent pas toujours tous les aspects de leur fonction.


Le manque de formation spécifique est un frein à l'efficacité . Un référent technique ne peut pas être formé en seulement quelques heures sur des sujets aussi variés .Il se retrouve à improviser, à piocher des informations ici et là, mais sans jamais avoir une vision d’ensemble qui lui permette de bien maîtriser son rôle.


Les parents : experts en pédagogie improvisée


Les parents, bien sûr, font partie du quotidien du référent technique, et pas de la manière la plus simple. Si dans l’idéal, la relation entre la crèche et les parents doit être collaborative et constructive, dans la réalité, ce n’est pas toujours aussi fluide.


Chaque parent a ses propres attentes, ses propres préoccupations, et souvent, il a sa propre vision de ce qui est bon pour son enfant. ont souvent tendance à s’immiscer dans les décisions éducatives, à remettre en question certaines pratiques, ou à vouloir imposer des demandes parfois irréalistes, comme des horaires décalés ou des habitudes alimentaires particulières. Et c’est au référent technique qu’il revient d’assurer la communication avec eux, d’expliquer les choix pédagogiques, et parfois de désamorcer des situations conflictuelles.


Dans ce contexte, le référent technique est souvent pris entre deux feux : d’un côté, la nécessité de respecter un cadre éducatif cohérent et, de l’autre, la pression des parents, qui peuvent être impatients, inquiets ou parfois carrément intrusifs. Un équilibre fragile qu’il doit maintenir sans se laisser déborder.


La coordination avec les autres professionnels : un casse-tête supplémentaire pour le référent technique

Un autre aspect du travail du référent technique est la coordination avec les autres professionnels avec des partenaires externes, comme les médecins, psychologues ou travailleurs sociaux. Proposer des projets riches de rencontre demande aussi du temps !


Si la crèche accueille des enfants ayant des besoins spécifiques, le référent technique doit travailler en collaboration étroite avec ces intervenants extérieurs pour garantir une prise en charge optimale.


Malheureusement, cette coordination est souvent plus compliquée qu’elle n’y paraît. Les référents techniques doivent jongler avec les emplois du temps de ces différents partenaires, tout en intégrant leurs recommandations dans le projet éducatif de la crèche. Une tâche qui, encore une fois, repose souvent sur les épaules du référent, qui doit assurer le suivi sans avoir toujours les ressources nécessaires pour le faire correctement.


Une nouvelle formation "sur mesure"

Il devient évident que le rôle du référent technique nécessite une formation spécifique et complète. Une formation qui ne se contente pas d’effleurer les bases, mais qui permet de développer des compétences solides dans des domaines variés : gestion des conflits, communication avec les parents, mise à jour des réglementations, et gestion de projet éducatif parsemées d'un peu d'Excel.. Cette formation permettrait enfin aux référents techniques de sortir de l’improvisation constante et de disposer des outils nécessaires pour faire face aux défis quotidiens de leur fonction.


Une telle formation, intitulée « Référent technique : des compétences spécifiques », permettrait de structurer leur savoir-faire et d’enrichir leurs compétences. Elle leur offrirait également un cadre théorique et pratique pour mieux gérer la surcharge de travail, mieux organiser les priorités et, surtout, mieux vivre leur rôle. Une formation de ce type serait un véritable investissement pour le bien-être des professionnels et pour la qualité de l’accueil des enfants. En tout cas, c'est bien le défi que s'est lancé cogivia, un défi suivi par des stagiaires enthousiastes.


En savoir plus sur nos formations : https://www.cogivia.fr/catalogue



Bénédicte Tricot

EJE - Formatrice


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