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Qu’apporte l’inclusion dans les structures multi-accueil?

  • Photo du rédacteur: Bénédicte Tricot
    Bénédicte Tricot
  • 9 oct. 2020
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 6 jours

inclusion d'un garçon trisomique dans atelier peintured'enfant

L’inclusion en crèche ne se limite pas à accueillir un enfant porteur de handicap : elle englobe aussi la diversité culturelle, linguistique et sociale. Pourtant, derrière cette belle idée se cachent des doutes légitimes, une charge de travail parfois accrue et des besoins d’ajustement dans les équipes. Pour l’enfant accueilli, c’est une occasion unique de s’épanouir dans un environnement ordinaire. Et pour les autres enfants? ... une formidable école de tolérance et d’ouverture!




Qu'est ce que l'inclusion?


Dans le milieu de la petite enfance on parle d’inclusion lorsqu’il s’agit d’accueillir un enfant porteur de handicap au sein d’une structure d’accueil.

Mais l’inclusion c’est aussi l’inclusion sociale. La possibilité d’ouvrir l’accueil aux personnes étrangères et aux autres cultures, d’accueillir la différence sous toutes ses formes. Cela fait partie intégrante des missions des structures d'accueil: l’obligation d’accueil inclusif en crèche s’inscrit dans le cadre de Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, qui affirme le droit pour chaque enfant en situation de handicap d’être accueilli en milieu ordinaire.

Une belle idée qui soulève pourtant de nombreuses questions…Quel apport pour l’enfant accueilli? Quels freins dans les structures d’accueil? En quoi l’inclusion est elle un atout pour les autres enfants ?

Quelle légitimité pour les professionnelles accueillantes en "en milieu ordinaire"?


Souvent les professionnelles de la Petite enfance ne se sentent pas légitimes et ont peur de faire des impairs avec les enfants porteurs de handicap. De ne pas réussir à les faire évoluer dans leur développement. Pour rassurer les professionnels, il est essentiel de rappeler que cet enfant est déjà suivi par des professionnels compétents et que ce n'est pas leur rôle majeur!


Leur rôle en tant qu’accueillante en crèche est non pas de lui faire acquérir de nouvelles capacités motrices ou langagières, mais de lui offrir un terrain d’exploration sécurisé tant par l’approche affective que environnementale.


Les nouvelles acquisitions et le suivi de son développement sont de l’ordre du secteur médicalisé : le CAMPS (centre d’action médico-sociale précoce) et les professionnels de la santé qui le composent.


Perçu comme une surcharge de travail


La deuxième grande difficulté réside dans les besoins d’encadrement et d’aide parfois (souvent) plus importants par rapport aux autres enfants du même âge.


Si les effectifs sont réduits au strict minimum, il sera compliqué voire frustrant pour les professionnels d’être très présents auprès de cet enfant. En effet, l’impression de donner beaucoup de temps et d’énergie au détriment des autres enfants peut devenir stressante pour le personnel accueillant.


Pourquoi est-ce si essentiel pour l’enfant porteur de handicap d’y être accueilli ?

L’enfant porteur de handicap confronté au milieu « ordinaire » sort de l’environnement spécifique (et souvent médicalisé) dans lequel il est accompagné chaque jour. Un environnement rythmé par des soins, des spécialistes de tout bord et des apprentissages guidés.

La crèche lui permet de mettre en pratique librement les acquis qu’il a travaillé dans les milieux spécialisés. Cela l’aide à développer ses propres outils d’adaptation et sa capacité de socialisation.,


Il s’adapte aux enfants qui l’entourent. Il compense ce qu’il ne peut pas faire par d’autres forces qu’il se découvre (l’effet de son sourire, sa voix, etc…) et se valorise auprès d’un jeune public qui ne le juge pas et l’accepte tel qu’il est.

Il aura également une image vraie de lui, état indispensable pour s’accepter dans sa différence et construire sa confiance en lui. .


Prévenir la tolérance quelle qu’elle soit

La différence fait peur, sauf quand on la vit tous les jours et que l’on en comprend la richesse.

Intégrer des enfants porteurs de handicap, intégrer des enfants de couleurs de peau différentes, de langues ou de culture différentes, c’est aussi aider les autres enfants à apprécier ces différences. Cela développe leur capacité d’empathie et d’entraide dès leur plus jeune âge.


Il n’est pas rare de voir des tout-petits de 2 ans attendre un enfant qui a du mal à se mouvoir, ou nous appeler lorsqu’ils le sentent en difficulté.

Tout comme la motricité, le langage et la socialisation, la tolérance devient un apprentissage de tous les jours en structure d’accueil. Pourquoi attendre d’être grand pour découvrir l’Autre et ses différences ?



 Pour prolonger cette réflexion sur l’inclusion et renforcer les pratiques professionnelles au quotidien, plusieurs formations issues du catalogue Cogivia peuvent être particulièrement pertinentes : « Les nouvelles connaissances sur le développement global de l’enfant » — pour mieux comprendre les besoins et les capacités de chaque enfant, quelles que soient ses singularités. « Adapter sa communication avec l’enfant » — pour ajuster sa posture et mieux accueillir chaque enfant dans sa singularité.

Ces formations offrent des outils concrets pour conjuguer inclusion, bienveillance et professionnalisme au quotidien.



Auteur : Bénédicte Tricot


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